Régionales : Rama Yade utilise le gouvernement

Publié le par Mathieu OLIVIER

La polémique enfle autour de Rama Yade. Candidate UMP aux régionales des Hauts-de-Seine et secrétaire d’Etat aux Sports, celle-ci a lancé sa campagne mardi à Colombes. Et a choisi d’utilisé ses « affinités ministérielles ». Quand une élection régionale se nationalise…

 

Nicolas Sarkozy la voulait pour le Val d’Oise. Elle a arraché sa candidature pour les Hauts-de-Seine. C’est son côté frondeur. Le fondement même de sa popularité record. Mais Rama Yade semble aujourd’hui prête à rentrer dans le rang. Ou en tout cas à mettre en avant sa position au gouvernement.

 

La benjamine du gouvernement avait ainsi invité les jeunes électeurs de Colombes à "un forum emploi". 150 personnes ont donc pu transmettre leur CV aux invités de Rama Yade. A savoir des chefs d’entreprises, notamment d’Areva.

 

Seulement, mardi soir, le forum pouvait également compter sur la présence du secrétaire d'État à l'Emploi, Laurent Wauquiez. Ce qui n’a pas manquer d’alerter le rival communiste de Rama Yade, le député Roland Muzeau :

 

« Cette initiative, aux relents populistes, aux airs de clientélisme électorale, est proprement scandaleuse.
C’est jouer avec l’espoir d’une partie de la population qui vogue de galère en petits boulots mal payés. […]

Tout ceci est proprement écœurant. D’autant qu’une fois de plus les services de l’Etat sont mis à disposition pour des candidats, membres du gouvernement. »

 

Pour sa part, Laurent Wauquiez a affiché son soutien à Rama Yade :

 

« Que Rama se bouge et mette sa popularité au service de l'emploi, c'est une bonne nouvelle. »

 

Un soutien de secrétaire d’Etat à secrétaire qui s’affiche en symptôme d’une campagne pour les régionales qui se nationale en plaçant des ministres en première ligne.


Quand la Sarkozye s’aligne aux régionales

 

Populisme ou non, la polémique met en valeur le fait que les régionales n’ont plus rien à voir avec une élection locale. L’implication du gouvernement dans la campagne de l’UMP est d’autant plus visible que le chef de l’Etat en personne affirmait sa volonté de s’impliquer dans la campagne lors d’un discours devant le conseil national de l’UMP, samedi à Aubervilliers. Un Sarkozy en campagne, aux phrases chocs et aux gestes amples, que Claude Askolovitch rebaptisait dans le JDD « Président de son seul parti » :


« [Il] abroge définitivement la frontière illusoire entre l'Elysée et les joutes politiques. »


Une ingérence du gouvernement qui n’est pas sans risque. Martine Chevalet recueillait d’ailleurs pour le Parisien des témoignages quelque peu angoissés de la part de plusieurs parlementaires, qui « redoutaient qu'une campagne axée autour du bilan gouvernemental ne se transforme en vote sanction ».


Le chef de l’Etat et de l’UMP semble ainsi avoir fait le choix d’engager un combat entre majorité nationale et majorité régionale. Bataille d’envergure et troupes de choc puisque pas moins de 16 ministres y sont engagés…

Publié dans Politique

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