Vaccins : Bachelot lance les soldes

Publié le par Cyril HERNANDEZ

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Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) continue de recommander la vaccination contre la grippe H1N1, la France revend une partie de son stock de vaccins. Roselyne Bachelot, ministre de la santé, est vivement critiquée pour sa gestion de la crise.

 

" Fiasco ", " faute lourde " ou " démesure ", la classe politique française ne met pas de gants en ce qui concerne l’action de Mme Bachelot. Bernard Debré, député UMP et professeur de médecine a multiplié les attaques en début de semaine sur RTL : "La France a en sa possession 10 % des vaccins du monde et un tiers du Tamiflu de la planète alors que nous ne représentons que 1% de la population mondiale. "

 

Des chiffres qui mettent en avant la disproportion entre un besoin effectif de traitement et la surenchère effectuée par le ministère de la santé. Alors que les spécialistes estiment que 30% de la population française traités auraient suffi, le gouvernement a tablé sur 100% de vaccination, évoquant le principe de précaution. De plus, jusqu’en novembre, l’OMS préconisait deux injections par personne.

 

L'Etat français a donc commandé 94 millions de vaccins pour un montant de 869 millions d'euros. Mais il n’est pas le seul à avoir fait dans l‘excès de zèle : l’Allemagne, l’Angleterre ou les Pays-Bas ont, eux aussi, commandé de trops grandes quantités de vaccins. Seulement, le martèlement médiatique du gouvernement sur cette question a fait douter la population. A ce jour, seuls cinq millions de français se sont fait vacciner. Même si une deuxième vague reste attendue, la France cherche d'ores et déjà des solutions pour éviter une trop grosse perte économique.

 

Se débarrasser du surplus


Invitée au 20h de TF1, Roselyne Bachelot essaye de se justifier. Elle a confirmé avoir résilié lundi les commandes de 50 millions de doses de vaccins. D’après elle, l‘état aurait ainsi effectué  "une économie de plus de la moitié du budget de départ ".


Mais le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure et de se débarrasser du surplus de vaccins. Les ambassades se sont transformées en VRP pour essayer de les revendre. Le Qatar et l'Égypte auraient déjà acheté près de 2,3 millions de doses. D’autres pays, comme le Mexique (un comble), seraient intéressé mais la France devra faire face à la concurrence de nombreux pays occidentaux dans la même situation. Au mieux, ils seront cédés à prix coûtant.

 

Porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre a aussi proposé d'offrir des vaccins aux pays pauvres "qui n'auront pas les moyens de se protéger ". Une décision "humaniste" mais qui ne cachera pas les pertes économiques conséquentes. Selon Bernard Debré, le plan anti-grippe A a coûté "plus que le déficit cumulé de tous les hôpitaux publics ou trois fois la somme allouée au plan cancer ". Le résultat d’une réaction disproportionnée pour une pandémie qui n'a pas causé plus de problème qu'une grippe normale.

 

Publié dans Société

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